Manqué
Ce matin, c'est évidemment très dur. J'y croyais, depuis le début, à la victoire des Bleus. Difficile aujourd'hui de réaliser que l'étoile s'est envolée, que Zidane est parti et que le beau rêve est fini. Hier soir, depuis les gradins du stade olympique de Berlin, on ne voyait d'ailleurs pas le geste de Zidane sur Materazzi. Impossible de comprendre pourquoi l'arbitre l'avait sorti. C'était d'autant plus l'incompréhension.
Voilà en tout cas un nouveau trait d'union entre la France et l'Allemagne, tous deux sortis par l'Italie. Les Azurri ont fait s'envoler le rêve des deux pays. Hier soir, les Allemands supportaient également massivement les Bleus. La pizza, qui est le plat numéro un des deux côtés du Rhin, sera-t-elle désormais boycottée ? Peut-être. Des Allemands confiaient, juste après le match, qu'ils avaient déjà banni les pâtes, les pizzas et les glaces italiennes de leur alimentation.
Au-delà des bonnes résolutions, l'Allemagne a gagné sa Coupe du monde en prouvant au monde qu'elle n'était pas le pays froid et sévère qu'on s'imagine souvent à travers les images en noir et blanc des livres d'histoire. Elle a désormais une image moderne et accueillante, en tout cas pour ceux qui l'ont découverte à l'occasion de ce Mondial. Quant aux Bleus, ils ont bluffé tout le monde en atteignant la finale. Ils se sont battus jusqu'au bout malgré les critiques. Ils ont enthousiasmé tout un pays qui a cru revivre les grandes heures de 1998. L'échec, tout prêt du but, ne leur enlèvera jamais ce mérite. Merci l'Allemagne ! Merci les Bleus !
5 Comments:
Une étoile voilée, pour l’éternité
Le rêve de Zinédine Zidane a tourné au cauchemar. Pour un geste inadmissible, irréfléchi, mais qui ne ternira en rien les merveilleux exploits que le champion français a pu accomplir tout au long de sa carrière.
Le génie a ses revers, ses travers. Il s’insupporte lorsqu’il ne s’estime pas étincelant, accepte mal que ses partenaires ne tentent pas de se hisser à son niveau. Sur un terrain de football, le génie est souvent maltraité par ses gardes du corps qui, à défaut de pouvoir rivaliser avec l’artiste, préfèrent tenter de le briser. Pelé et Maradona, pour exemple, ont été les cibles privilégiées des médiocres pendant toute leur carrière. Comme Zidane. Mais hier, en plus des coups, le meneur de jeu français était également censé encaisser des insultes. Le tempérament fougeux de Zidane n’a pu le tolérer. Alors il a craqué, assénant un violent coup de tête dans la poitrine de Materazzi. Sa dernière vision dans un stade de football ne fut pas le scintillant or fin qui recouvre la Coupe du monde, mais le rouge immonde du carton de l’exclusion. Peu importe.
Car Zidane, dans cette finale qui n’était guère destinée aux artistes, a une fois de plus exécuté des gestes somptueux. Et que dire de ce penalty, frappé avec la décontraction qui sied aux joueurs de son rang (les doigts d’une seule main suffisent à les dénombrer). Une « Panenka », en finale de Coupe du monde… Par ailleurs, si les Ronaldinho, Kaka et autres Ballack étaient censés illuminer ce mondial de leur talent, Zidane les tous mis d’accord. Il a prouvé, en quatre matches, qu’il était toujours le meilleur joueur du monde. Peut-être un peu moins régulier que par le passé sur une saison complète. Après tout, il est âgé de 34 ans. Mais voilà, de la lumière à l’ombre, la frontière est ténue. Et Zidane, comme tout génie, comme tout homme, à ses démons. Les mêmes qui lui avaient valu de recevoir un « rouge » contre l’Arabie saoudite lors du deuxième match de poule en 1998. Agressé par les Saoudiens, il s’était essuyé les crampons, de rage, sur le dos d’un adversaire. Le rouge, Zidane connaît bien. Lorsqu’il l’a reçu, c’était toujours mérité. Parce que son geste n’était que le concentré de tous ceux qu'il avait dû encaisser, jusqu’à l’explosion. Le football n’a jamais su protéger ses meilleurs représentants. Alors ils sont parfois contraints de sortir des rencontres. Sur une civière. Ou avec un cartron rouge dans le dos. Seule bonne nouvelle, la France, l’Italie, la Fifa et le monde entier ont appris hier que l’arbitrage vidéo est désormais en vigueur…
Zidane a été exclu, certes. Mais il ne part pas sans gloire, comme certaines personnes ont cru bon de préciser. Zinedine a porté les Bleus jusqu’en finale. Il a entraîné tout le groupe dans son sillage. Il avait fait un pari. Celui d’emmener la jeune génération vers les sommets mondiaux. Il ne lui manquait pas grand chose. Un petit centimètre sur sa tête lors des prolongations. Un brin de maîtrise supplémentaire. De l’infime.
En trois semaines, Zinedine Zidane a fait plus que tous les amoureux de football et de l’équipe de France espéraient. Mais il n’a pu leur offrir la deuxième étoile à laquelle il songeait si intensément. Inutile, donc, de brûler ce qui fut adoré. Et puis, « Zizou » ne sera pas le premier génie à s’éclipser en laissant derrière lui une symphonie inachevée. Alors merci, et salut l’artiste.
Thomas Fetrot
16:47
M..., la signature ! Zidane, meilleur joueur du Mondial, c'est déjà ça de gagné...
16:48
Oui c'est dommage.Zizou a montré qu'il était aussi un homme et pas seulement un dieu.Son geste de "pétage de plomb" est inexcusable mais sera compris lorsqu'on connaitra les noms d'oiseaux qu'il a entendus.Zizou joue encore un peu pour avoir une sortie royale et non ténébreuse!Zizou on t'aime!...et essaie de te calmer!
18:44
Et aussi bravo Pierre pour ton blog.Tu nous as offert un journal plein de photos inédites et de textes originaux.Mieux que l'Equipe et pas cher (dit l'Auvergnat).A plus.
19:26
Super la photo.C'est quand même la fête!
13:20
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