Fous de foot
"Plus rien ne peut nous arrêter", titrait ce week-end le journal Bild, le quotidien le plus lu en Allemagne. L'Espagne est partie, l'Angleterre est partie, le Brésil est parti... Les Allemands en concluent donc qu'ils sont déjà champions du monde. Ou presque. Alors que la Mannschaft s'échauffe (sous une température qui frise les 40 dégrés) pour sa demi-finale face à l'Italie, les Allemands se préparent une nouvelle fois à fêter leurs champions ce soir. Les drapeaux noir-rouge-jaune sont partout. Ils éclipsent ceux du Portugal, de la France et de l'Italie, toujours en lice, qui s'affichent tout de même dans les rues de Berlin. Ce soir et demain (Portugal-France), c'est l'Europe entière qui va vibrer.
Les Allemands, transcendés par cette Coupe du monde, ont désormais leurs chants cultes. Dans le métro, dans les restaurants, les cafés, les magasins, on les entend partout. Le plus fréquent : "Berlin ! Berlin ! Wir fahren nach Berlin !", signifie "Nous allons à Berlin", où se tiendra la finale dimanche. Ce n'est pas le seul. Il y a évidemment "Deutschland wird Weltmeister sein", l'Allemagne sera championne du monde. Avec tant d'enthousiasme, une déception ce soir ou ce week-end serait terrible. Et même si une deuxième étoile française me remplirait d'un infini bonheur, particulièrement pour les joueurs que j'ai vu travailler si dur malgré les critiques, je commence à me dire qu'il ne ferait pas bon habiter en Allemagne pour un Français, dans ce cas de figure. Mais il reste encore quelques matchs avant que quiconque puisse tirer des conclusions à la hâte.
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Une légendaire rivalité
Des titres en pagaille, des confrontations inoubliables, l’Allemagne et l’Italie ont offert au monde des duels mémorables. Avec, notamment, la demi-finale de 1970, élue « plus beau match du siècle » par la Fifa.
Six Coupes du monde, quatre Championnats d’Europe des Nations. De quoi frisonner lorsque les deux sélections bardées de titres pénètreront sur la pelouse de Dortmund, cet après-midi. En Coupe du monde, Allemagne-Italie représente la tradition, l’excellence. Un match suffit à illustrer l’éternelle rivalité qui unit les deux pays sur les terrains de football. Celui qui a opposé la Mannschaft de Franz Beckenbauer à l’Italie de Rivera, en demi-finale du « Mundial 70 », à Mexico. Une rencontre qui a reçu le titre de « match du siècle » par la Fifa. Un drôle d’héritage à assumer pour Ballack, Totti et consorts.
En 1970, lorsqu’ils entrent sur la pelouse du mythique stade Aztèque, leurs aînés n’imaginent pas qu’ils s’apprètent à offrir au monde entier une confrontation historique. La sélection allemande compte déjà dans ses rangs deux des joueurs qui soulèveront le trophée quatre ans plus tard, Beckenbauer et Gerd Müller. Avant le coup d’envoi, « Der Bomber » a déjà inscrit 7 buts. Une Allemagne qui marque, donc, et une Italie qui... défend à merveille. Rien d’inhabituel, en somme.
La rencontre est palpitante, et riche en rebondissements. La Squadra Azzurra trouve la faille dès la 8e minute, par l’intermédiaire de Boninsegna. La Mannschaft se rebiffe immédiatement, et confisque la balle aux Italiens. La panique guette les défenseurs azzurri, car les occasions allemandes se multiplient. Mais l’Italie tient bon et voit s’ouvrir les portes de la finale. Beckenbauer, qui s’est luxée l’épaule, reste sur le terrain et continue de distribuer le jeu avec un bras en écharpe. Son supplice, empreint de courage, va se prolonger trente minutes de plus. Dans les dernières secondes du temps réglementaire, son équipier Schnellinger glisse la balle dans le but italien. Prolongations. Le Kaiser est toujours debout, et Müller donne l’avantage à l’Allemagne. Mais Burgnich, puis Riva, expédient tour à tour la balle dans les filets allemands. 3-2, il reste dix minute à jouer. L’Italie bétonne derrière. Mais Müller, toujours lui, s’accroche et trouve une fissure pour égaliser ! Les Italiens se précipitent dans le rond central, engagent, lancent une phase de jeu qui offre une dernière occasion à Rivera, qui envoiente les siens en finale (4-3).
Douze ans plus tard, les deux sélections se retrouvent, mais cette fois en finale, à Madrid. L’Italie de Paolo Rossi a renvoyé au pays le Brésil et l’Argentine, tenante du titre. L’Allemagne, de son côté, s’est taillée une vilaine réputation. Un match arrangé avec l’Autriche au premier tour afin de « sortir » l’Algérie, l’élimination de l’Espagne - ce qui n’arrange rien -, et enfin la violente agression de Schumacher sur le Français Battiston en demi-finale. Ça fait beaucoup, et ça permet surtout à la Squadra de bénéficier du soutien du public. Mais la première période n’est guère enthousiasmante. Au retour des vestiaires, les Italiens retrouvent le jeu qui leur a permis de surclasser les artistes sud-américains. En 24 minutes, ils inscrivent trois buts par Rossi, Altobelli et Tardelli, dont la course folle reste gravée dans toutes les mémoires. Breitner sauve l’honneur, mais l’affaire est classée.
Espérons que les 22 acteurs de la rencontre d’aujourd’hui nous gratifieront d’un spectacle aussi palpitant.
18:40
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